Cher Appuléius,
Si par « constructivisme » vous entendez que le « projet sociétal » est en permanence à construire, ce qui signifie qu’il n’est jamais achevé, je vous rejoins tout à fait.
C’est vrai pour le droit qui change toujours (ce qui fait le désespoir des bibliothécaires). Mais pourquoi le droit doit-il être modifié ? Pour mieux épouser les variations d’un monde qui change. La démocratie, la philosophie du droit, est le régime politique d’un monde qui évolue, d’un monde darwinien. La loi est un moment politique, c’est-à-dire un instant de stabilité, d’un monde en devenir. Il y a un lien essentiel entre la démocratie et la métaphysique du mouvement. C’est pourquoi la philosophie du droit est une philosophie de l’histoire.
Condorcet la dépeint dans son « Esquisse d’un tableau des progrès de l’esprit humain » (1793) et Kant nous explique que la République est une « idée » ou mieux un « idéal » à construire. Cet idéal n’est jamais atteint.
Il est donc parfaitement légitime de parler de constructivisme.
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