Que faire ? Mais ce que les chrétiens ont à faire depuis deux mille ans : convertir, en commençant par se convertir eux-mêmes. C'est pour cela que je me méfie de l'esprit du siècle, qui aboutit à ce que des "tradis" se conduisent comme les "propros" d'il y a trente ou quarante ans, en voulant plier l'Eglise à leurs désirs. Mes maîtres m'ont appris que c'est l'Eglise qui nous sauvera, et pas nous qui sauverons l'Eglise.
Sur le long terme, oui, il faudra solder la crise intellectuelle du catholicisme, réinsuffler du christianisme dans la société, refonder la légitimité des institutions politiques et sociales, etc., etc. Mais ce programme est si vaste qu'il peut décourager, et servir de prétexte à ne rien faire au nom du discours "de toutes façons, tout est foutu". Or rien n'est foutu, jamais. En tout cas, les chrétiens n'ont pas le droit de le penser, et encore moins de le dire. Il leur appartient donc non pas de maudire le monde, ni de le fuir, mais, encore une fois, de le convertir. A court terme, cela passe par un travail sur soi, et autour de soi. Travail qui n'est pas seulement spirituel, mais d'engagement et d'action.