Merci pour vos intéressantes réflexions. L’importance de faire la paix avec son passé me tient fortement à cœur, sans cela, un peuple ne pourra jamais déployer toute la vitalité qu’il détient en son sein !
Oui, l’Autriche essaie de se souvenir de son passé, des figures qui ont emmaillé son histoire. Le tourisme fonctionne bien, mais je pense qu’il y a encore beaucoup à faire pour que l’Autriche assume complètement son passé, afin de regarder paisiblement vers l’avenir. La crypte des Capucins est un haut-lieu de prière et de mémoire. Les cœurs de mes arrière-grands-parents sont réunis, mais pas les corps… Celui de l’Impératrice Zita se trouve dans la crypte des Capucins à Vienne ; celui du Bienheureux Charles se trouve encore à Madère, sur l’île où il est mort en 1922, dans la pauvreté et dans de grandes souffrances, loin des peuples qu’il a tant aimés. La question de l’union des corps est souvent posée : pour ma part, j’apprécie le fait que le corps de Charles est à Madère, car son « message » est d’autant plus fort : l’empereur a servi jusqu’au bout, s’est battu pour la paix et les intérêts de ses peuples, mais lorsque cela ne servait pas ses propres intérêts. Sa tombe toute simple en témoigne. Si vous avez l’occasion d’aller à Madère, n’hésitez pas !
Par mes deux parents, j’ai du sang Bourbon, j’aime la France et suis touché par les drames de ce pays, Fille aînée de l’Eglise ! C’est donc avec gravité que je considère ces enjeux très importants que sont la réconciliation avec soi-même. Il est si important que les responsables politiques français considèrent davantage les cassures du passé. Parmi elles, je relève évidemment la Révolution Française et son million de morts, mais aussi les violences liées à la séparation de l’Eglise et de l’Etat à l’aube du XXème siècle, l’épuration en 1945, la guerre d’Algérie…
Concernant le génocide vendéen, l’historien Reynald Secher en a abondamment parlé et a montré la continuité idéologique entre les colonnes infernales, le goulag et les camps de concentration nazis. En 2005, Jean-Paul II a fait lui-même le rapprochement entre la Solution finale de Himmler et le génocide de l’avortement. Je partage cela. Quand un peuple n’a pas renoué les fils de son histoire, soit il perd la mémoire et disparaît culturellement, soit il refuse la vie et se suicide biologiquement, démographiquement. J’ai l’impression que de nombreux pays d’Europe sont touchés, profondément blessés dans leur identité mais aussi tentés par le désespoir et le refus de la vie.
Vous l’avez sans doute compris, le réveil des nations d’Europe n’est possible que si celles-ci se ressourcent dans leur âme et dans leur corps, par le retour à leur culture mais aussi et surtout en entrant courageusement dans ce combat pour la vie et pour la famille. Je ne peux que vous recommander de lire ou relire l’exhortation Ecclesia in Europa de St. Jean-Paul II… L’Eglise est vraiment experte en humanité…
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