Vous affirmez dans votre livre que la vision lue le 13 mai 2000 à Fatima par le cardinal Sodano devant Jean Paul II et sœur Lucie est un faux.

Vous affirmez même que, lors de sa lecture, soeur Lucie se serait levée, aurait dit : "Non!" et que les sœurs qui l'entouraient l'auraient obligée à se rassoir et à se taire. Vous expliquez ensuite que jusqu'à sa mort sœur Lucie fut pratiquement séquestrée.

J'avais regardé à la télévision les images du 13 mai 2000 à Fatima et la lecture de la vision par le cardinal Sodano et n'ai pas vu ce que vous dites.

En réalité, et vous n'en parlez pas dans votre ouvrage, il me semble, il y a deux textes. C'est le père Schweigl, un jésuite autrichien, professeur à la Grégorienne à Rome, ami de Pie XII, envoyé par le pape au Carmel de Coimbra en 1952 qui l'affirme. Interrogé par des journalistes après son entrevue avec sœur Lucie, le père Schweigl déclara : " Je ne peux rien vous dire du contenu du 3eme secret ; je peux simplement vous dire qu'il a deux parties : l'une concerne le pape ; l'autre devrait logiquement être la suite des paroles : "Au Portugal se conservera toujours le dogme de la Foi, etc …".

En un mot, ce qui a été lu le 13 mai 2000 par le cardinal Sodano, puis commenté le 26 juin suivant par le cardinal Ratzinger, n'est pas un faux, mais la relation d'une vision qui devait accompagner la deuxième partie du secret, vision tenue secrète jusque-là car concernant directement le pape.

Le problème, c'est que le Vatican fait d'une pierre deux coups en quelque sorte. Il fait passer :

- cette vision authentique pour la troisième partie du secret de Fatima, alors que le 3ème secret n'est pas une vision, mais est un message qui commence par les paroles : "Au Portugal …" ;

- et ceux qui prétendent que la vision est un faux pour des complotistes qui ne sont pas crédibles lorsqu'ils disent que la troisième partie du secret n'a pas encore été publiée.

Sœur Lucie n'avait pas publié la vision et le message, la première parce qu'il lui semblait qu'elle s'adressait d'abord à la personne du pape ; le deuxième, qui est la troisième partie du secret ou le troisième secret à proprement parler, parce qu'il concerne la crise de l'Eglise.