Nous ne sommes pas arrivés d’un coup à ce stade d’égoïsme et d’incohérence (car le rôle du père est par ailleurs identifié comme crucial, et la loi tente de préserver les liens entre les enfants et leurs deux parents en cas de séparation par exemple) : ce n’est que l’aboutissement du relativisme. A force de prétendre que tout se vaut, que rien n’est bien ni mal en soi mais que tout est relatif, on finit par le penser. Les pères du relativisme le professaient mais se comportaient en réalité comme si les valeurs objectives dont ils niaient l’existence existaient. Et quelques générations plus tard, on met en pratique et cela donne, par exemple, la PMA sans père, avec les meilleurs intentions du monde en plus !
En ce qui concerne la loi, les positivistes ont coupé la loi de toute référence à quelque valeur objective, concrètement la justice. Ils l’ont réduite à la norme adoptée par l’autorité investie à une époque avec la majorité requise. Pendant quelques générations les législateurs ont continué intuitivement à reconnaître au-dessus d’eux des limites non écrites, les droits de l’homme ont pendant un temps comblé le vide béant laissé par l’absence de fondement à la loi devenue une norme relative adoptée par une majorité éphémère. Et puis nous sommes au bout du système : à force de dire qu’il n’y a rien au dessus de la volonté humaine, cette fois-ci on en tire les conséquences. Il convient donc de montrer à nos contemporains que le relativisme, en plus d’être faux en théorie, ne fonctionne pas de toute façon en pratique lorsqu’on vit en société car les actes des uns ont une répercussion sur les autres et le lien social en général. La vie en société exige des règles, les excès auxquels nous assistons le montrent de façon dramatique (enfant conçu quatre ans après le décès des parents pour réaliser le projet grand-parental de grands-parents en Chine par exemple), alors quitte à mettre des règles autant chercher des règles justes, elles auront plus de chance de convaincre !
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