Je n'ai évoqué le roi du Maroc que comme interlocuteur, éventuellement conseiller, dans la mesure où il se tiendrait à la position de son père et de son grand-père. Mais s'il s'avérait qu'il tienne un double langage, on se passerait de ses services.
Là n'est cependant pas le plus important dans le projet que vous évoquez. L'Etat, même si la personne du roi est catholique, et doit l'être, devrait rester neutre en matière religieuse, dans l'esprit du concordat de 1801 (ce qui ne veut pas dire qu'il faudrait rétablir un concordat). Je ne cite cette date que parce qu'à cette époque la religion catholique était la religion de la majorité des Français. Je voudrais qu'elle retrouve ce statut, et je précise, comme religion pratiquée par la majorité des Français. Louis XVIII, comme Charles X puis Louis-Philippe, ont accepté ce concordat. Les protestants y avaient leur place, tout comme les Juifs. Ce qui ne faisait que consacrer légalement leur présence active et constructrice dans le royaume de France.
Il va donc de soi qu'au nom de la simple équité, et de la vérité historique et culturelle, seuls éléments sur lesquels un Etat neutre peut se fonder, l'islam ne devrait avoir en aucun cas le même statut que les religions juives et chrétiennes. Ces dernières ont fait la France, pas l'islam. Il appartiendrait donc à l'Etat, dans la double perspective du maintien de l'ordre public et de la cohésion nationale, de veiller à ce que les Français de confession musulmane puissent pratiquer sans créer de problèmes aux autres citoyens. Dans cette perspective, il me semble qu'un roi sacré par l'Eglise catholique aurait plus de légitimité pour se faire entendre et respecter d'eux qu'un président de la république élu par une partie des Français. |