Maurice G. Dantec est l’un des écrivains les plus controversés de sa génération. Il est aussi certainement l’un des plus talentueux.
Né en 1959 de parents intellectuels communistes, il va très jeune se placer en rupture du nihilisme de son milieu et de son époque.
Après une jeunesse d’errances et de recherche, tant politique que métaphysique ou artistique, entre activisme, lectures de Nietzsche ou de Dick, et rock punk (le vrai), il vivra l’expérience définitive et re-fondatrice de l’engagement – sur le terrain – dans la guerre civile yougoslave comme témoin de la destruction de peuples européens par un régime communiste.
C’est dans la mythique Série Noire de Gallimard qu’il fait ses premiers pas littéraires avec La Sirène Rouge, puis Les Racines du Mal et Babylon Babies, qui rencontrent un vif succès, tant auprès du public que de la critique bobo-parisienne, qui l’étiquette péremptoirement « roi du roman cyberpunk ».
Mais voilà, Dantec n’avait pas comme ambition une carrière dans les « zarzélettres », bien sagement commerciale et germanopratine.
Il fuit ce milieu et la France en 1998, pour l’Amérique, en l’occurrence le Québec, afin de reprendre sa liberté, notamment celle de son âme, qui ne cesse de chercher « la lumière dans les ténèbres ».
Une quête qu’il va mener seul, en « autodidacte » - crime impardonnable pour l’intelligentsia sclérosée de l’hexagone ! – et qu’il couchera par écrit dans son Théâtre des Opérations (TdO), « journal métaphysique et polémique ».
Il a brûlé ses vaisseaux, et ceux-là même qui l’avaient porté au pinacle le dénoncent alors comme un « nouveau réactionnaire », d’autant plus maudit qu’il y annonce son processus de conversion.
Lequel s’achève début 2004, par le baptême catholique.
Le troisième tome du TdO vient de sortir, c’est une bombe, un « missile transatlantique », pour reprendre une métaphore guerrière chère à ce guerrier du Christ.
Parallèlement, Maurice G. Dantec poursuit son œuvre de romancier, en rapport étroit avec son expérience de diariste, et inaugure avec Villa Vortex un nouveau cycle fictionnel, plus ardu peut-être, mais d’une exigence intellectuelle et artistique indéniable.
Viendront ensuite Cosmos Incorporated puis Grande Jonction, sorti il y a peu, qui accompagneront et confirmeront dans le marbre romanesque sa conversion catholique.
« Je suis un Catholique. »
« Un Catholique du futur. »
« Je suis un Catholique de la fin des temps. »
Ecrit-il dans son journal en juin 2004.
On ne peut mieux résumer Dantec !
Olivier Germain
http://www.mauricedantec.com/
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