Je n'ai pas tous les éléments pour juger de l'affaire, mais d'après ce que j'en ai vu notamment ici, sur Perepiscopus et sur Summorum Pontificum Observatus, je crois que j'aurais moi aussi participé à cette chouannerie pour réclamer le maintien du curé.

En tout cas, ce qui me frappe dans cette histoire (sans exclure la possibilité d'une désobéissance caractérisée de l'abbé Michel, que je ne connais pas), c'est le jargon bureaucratique de l'évêque: le plan paroisse 2010 ou je ne sais plus combien, qui "imposerait", en accord avec le conseil épiscopal, la commission X et le comité Y - Théodule, en l'espèce, sonnerait un peu trop pieux! – et la réaction des fidèles, à qui on arrache pour ainsi dire un père, sans oser leur dire pourquoi.

Et le manque de motif me fait irrésistiblement penser que, si désobéissance il y a, elle n'est peut-être pas là où on croirait spontanément: la question du motu proprio SP semble être au moins un des véritables motifs.

Passé l'ébahissement devant une scène de chaos indescriptible dans cette petite église que je présume ordinairement paisible, je dois dire que j'ai été partagé entre trois sentiments: un sentiment d'hilarité; un sentiment de fierté normande (je ne suis pas originaire de cette Normandie-là, mais mes racines familiales plongent aussi dans la Normandie chouanne) en me disant que mes "compatriotes", bien enracinés dans un terroir qui m'est cher, étaient décidément bien capables de soutenir un prêtre réfractaire contre un jureur; et aussi un sentiment de tristesse en voyant où est tombé l'exercice de l'autorité épiscopale, entre caporalisme et démission derrière tous les conseils presbytéraux et autres.

Guillaume de Thieulloy