Vous venez de reprendre le "prêche" des exercices de St Ignace : aujourd'hui, on entend de plus en plus dire que c'est le chemin obligé pour aller au ciel (je caricature, mais à peine).

Ce n'est pas le chemin obligé, mais c'est un moyen très sûr de persévérer sur ce chemin.

Pourriez-vous nous éclairer sur l'aspect introspectif dans le péché qui est a priori l'un des traits principaux de ce type de retraite ?

Non, ce n'est pas un trait principal de ce genre de retraite bien que la première Semaine se termine par une confession devenue claire et fervente à la lumière du Salut éternel. Mais il ne faut pas réduire les Exercices à cette première partie (vie purgative). Car à partir de ce moment-là on entre dans les contemplations des mystères de la vie de Notre Seigneur avec les mystères joyeux (deuxième Semaine), douloureux (troisième Semaine) et glorieux (quatrième Semaine).

Pourquoi faut-il passer 3 jours sur 5 de ces retraites, à observer le péché, etc...alors que la spiritualité catholique me semble avant tout une spiritualité basée sur le bon, le beau, le vrai ?

C'est une déviation, une instrumentalisation de ces retraites qui a été, malheureusement, répandue. On doit les prêcher à la lumière de la foi de l'Eglise, avec fidélité mais délicatesse. "Le mieux est l'ennemi du bien" et ils sont comme les antibiotiques : "ne pas dépasser la dose prescrite".
La spiritualité catholique n'est pas "basée sur le bon, le beau et le vrai" (notions philosophiques vraies et louables) mais sur le Christ, mort et ressuscité, qui nous invite à "renoncer à nous-mêmes, à prendre notre Croix et à Le suivre".