Seule une lecture fondamentaliste de la Bible peut avaliser votre objection. Idem pour la lecture concernant par exemple l'épisode de Sodome, la distinction homosexualité et hétérosexualité n'existant pas dans la Bible. On peut oser une interprétation spiritualiste voire poétique des premières pages de la Genèse. C'est ce que je viens de faire dans mon dernier ouvrage ("Impotens deus, de l'angélisme chrétien à l'homophobie vaticane" à L'Harmattan)où mon texte L'Eden revisité présente Adam et... Amad ! Plus sérieusement, si tous les textes scripturaires étaient lus et appliqués de façon littérale, voire sexiste, comme l'interprétation que l'Eglise fait des préceptes qui traitent des relations sexuelles entre hommes - dont Jésus ne dit pas un seul mot ! - très peu d'entre nous serions actuellement en vie. Nous assisterions à une tuerie en règle et on frémit à la seule lecture de Lévitique 20,10 : "Celui qui commet l'adultère avec la femme de son prochain sera mis à mort, lui, l'adultère; et la femme adultère." Enfin, pour en revenir à l'homoparentalité, qui n'est pas une panacée ni une bénédiction, j'en conviens, mais un état de fait à ne pas diaboliser please, aucune étude publiée à ce jour n'a pu démontrer de prétendus méfaits mais plutôt l'inverse : il n'y a aucune différence entre des enfants vivants dans une famille homoparentale et des enfants vivant dans une famille traditionnelle (on a juste noté que les premiers étaient mûrs plus précocement et plus durablement). Lorsque un texte du Vatican affirme péremptoirement : "Comme le montre l'expérience; l'absence de bipolarité sexuelle crée des obstacles à la croissance normale des enfants", c'est - après une exégèse fondamentaliste de la Bible - une seconde malhonnêteté disons intellectuelle pour ne pas dire idéologique. Laissons donc parler le réel : les familles homoparentales ne menacent pas les familles hétéronormées, elles ne veulent rien leur ravir ni envier ni copier, elles demandent simplement pour leur progéniture la justice, l'égalité, un peu de fraternité aussi. D'ailleurs, l'évolution des mentalités et d'une approche plus scientifique de la réalité est à prendre en considération et même Vatican II l'a reconnu (mais les cathos d'aujourd'hui connaissent-ils et admettent-ils encore ce message libérateur ?) : "L'ébranlement actuel des esprits et la transformation des conditions de vie sont liées à une mutation d'ensemble qui tend à une prédominance, dans la formation de l'esprit, des sciences mathématiques, naturelles et humaines et, dans l'action, de la technique, fille de la science. Cet esprit scientifique a façonné d'une manière différente du passé l'état culturel et les modes de pensée." (Paul VI in Gaudium et Spes, "L'Eglise dans le monde de ce temps"). On est à mille lieues d'une lecture fondamentaliste de la Bible et des frileux retours en arrière de l'Eglise de Benoît XVI tenaillée par la peur. Mais, disait François de Sales, la peur fait plus de mal que le mal !

Ni mon compagnon, ni moi-même, ni nos ex, ni nos 8 enfants n'avons peur : nous croyons en l'avenir et en l'Humanité car toute Lettre tue alors que l'Esprit rend libre.