L’objection de conscience sera de plus en plus un des thèmes majeurs de l’engagement des catholiques dans la cité. Ce droit est en effet aujourd’hui battu en brèche. Vous avez parfaitement raison de souligner le cas des pharmaciens qui n’ont pas la possibilité de refuser de délivrer la pilule anticonceptionnelle, la pilule du lendemain qui peut être abortive selon le moment du cycle où la femme l’ingère et le RU-486, produit abortif très agressif qui est en train de supplanter l’avortement chirurgical. Remarquez qu’une infirmière scolaire est dans la même situation et ne peut faire valoir un quelconque droit à l’objection de conscience pour la délivrance de la pilule du lendemain. De même qu’un chef de service en gynécologie et obstétrique est tenu d’y organiser l’avortement. Un catholique a donc un statut de soignant de seconde classe dans certaines situations. Les parents eux-mêmes ne vont-ils pas avoir l’obligation de poser des actes de résistance quant à l’enseignement délivré à leurs enfants dans les établissements publics et bien souvent aussi au sein de l’enseignement catholique sous contrat où les programmes en matière d’éducation sexuelle sont parfois inadmissibles ? En second lieu, je pense qu’il nous faut être plus pugnaces sur ce sujet. Les professionnels du soin, les parents,… doivent s’organiser en associations pour défendre leurs droits. Sages-femmes, médecins, infirmières, pharmaciens,… il s’agit de créer un vaste mouvement de résistance morale et de le faire savoir. Et les Evêques là aussi doivent être prêts à les accompagner et à les soutenir ouvertement. Benoît XVI vient de donner un exemple extraordinaire au mois d’octobre en recevant la fédération internationale des pharmaciens catholiques et en leur exprimant sa proximité dans leur dur combat pour protéger leur clause de conscience. C’est à mon sens un des fronts essentiels dans notre engagement au service de la vie. N’est-ce pas cette objection de conscience qui a suscité la controverse nationale du Téléthon ?