Bonsoir chère Madame et merci au passage de la manière avec laquelle vous mettez si activement et promptement en valeur les livres de « la famille » (au sens de Serge de Beketch) si peu promus par ailleurs !
Je connaissais Jean Madiran par la revue Itinéraires que me prêtait mon frère aîné et par sa réputation déjà fameuse de penseur catholique qui m’attirait vivement en tant qu’apprenti philosophe. Mais je l’ai approché physiquement au sortir de mon service militaire à la 1ère Université du Centre Henri et André Charlier organisée par Bernard Antony à Fanjeaux. Là est né l’élan nouveau de l’Amitié française. Ce fut évidemment une découverte et un approfondissement extraordinaires, sous forme de travaux pratiques dans le sillage des Charlier, car il y avait aussi Dom Gérard, Albert Gérard…
C’est en ce même lieu inspiré de Fanjeaux, à la deuxième UDT du CHACH en 1981, que s’est décidé la naissance de Présent. Et c’est là que j’ai posé très timidement ma candidature auprès de Madiran et Brigneau, alors que j’étais tout jeune prof de philo. En attendant de m’engager dans cette aventure collective (début 1982), Jean Madiran m’a proposé de collaborer, aux côtés de Hugues Kéraly, à Itinéraires. J’y ai écrit jusqu’à la fin de la revue en 1996…
Je n’en reviens toujours pas ! Et j’ai eu l’occasion de le dire à Madiran au moins à deux reprises : au « repas des mille » de Présent (avant le départ de Brigneau) et à l’occasion de ses 75 ans chez Yves Daoudal : « Avoir l’âge d’Itinéraires et avoir traversé la crise de l’Eglise en s’attachant (par la lecture) à la magnifique cordée rassemblée par Jean Madiran, des Charlier à Dom Gérard, en passant par Salleron, Thibon, De Corte, Corçao et beaucoup d’autres ! Avoir l’âge d’Itinéraires donc et se trouver soi-même (physiquement) dans cette seconde cordée rassemblée par le même Madiran à Présent… Nul doute qu’avec toutes ces générations on puisse dire aujourd’hui avec lui, derrière Charrette, Péguy, Maurras et tous les autres : « Sommes la jeunesse de Dieu, la jeunesse de la fidélité ! Et cette jeunesse vient préserver pour elle et pour ses fils la créance humaine, la liberté de l’homme intérieur. »